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4 avril 2012

Le cadeau d'Ibrahim / Chapitre 26

Chapitre 26

Lucas est arrivé hier après-midi. Il est beau !!! Plus encore qu’en souvenir. J’avais peur de nos retrouvailles ; c’était idiot. Je suis bien avec lui, il est calme. Lorsqu’il m’embrasse, je fonds. Je pourrai rester dans ses bras des heures. Après le dîner, nous nous sommes isolés dans une salle de bain. Je lui ai tout raconté, et c’est merveilleux, il ne triche pas. Plus je parlais, plus son amour m’enveloppait. Il n’a pas peur de moi et m’appelle désormais Mélusine. Je suis sa fée.

C’est moi qui l’embrasse maintenant. Il suffit que je le regarde, ses yeux, sa bouche, son grain noir au bord des lèvres, et je ne peux résister. Il m’attire si fort ! Demain, c’est le vingt-quatre. Il parait qu’il a un gros sac pour moi. Je suis impatiente. Nous allons faire une fête au centre, il y a pleins d’invités. Je ne parviens pas à dormir, trop de bonheur. Les éducs sont dépassés, ils ont fait trois passages dans les chambres avant que tout le monde ne regagne son lit. Lucas est dans l’autre chalet. Heureusement ! Si je le savais dans une chambre toute proche, je serai folle. Il faut que j’en parle à Elody. Elle a dix-sept ans et doit savoir comment continuer à vivre normalement quand on aime si fort.

Nous avons eut droit à une grasse matinée. Ensuite, nous sommes allés nous promener avec Lucas, Elody et Nico. C’était génial ! Elody fredonnait un air, inspiré de la forêt que nous traversions ; je l‘ai accompagné de mots insensés. Les mecs se sont lancé et nous avons chanté du charabia à tue-tête, provoquant l’affolement, puis le rire des animaux que nous dérangions. Nous avons retrouvé toute la troupe dans un resto du village pour une
fondue. Lucas s’est vite intégré, je l’adore. Il a ensuite rejoint l’atelier déco-sono. Moi, j’ai accompagné Elo en cuisine pour la préparation du festin de ce soir. Je ne connais pas grand chose en cuisine mais nous étions huit pour en venir à bout. Le chef cuistot nous a aidé, il est adorable.

Puis, chacun a rejoint ses quartiers pour se préparer. Elody m’a épilé, c’est la première fois de ma vie. Ça fait drôle, mes jambes sont fraîches et douces, je ne cesse de les toucher. Nous avons essayé et échangé toutes nos fringues. Elle m’a convaincu de porter sa robe noire à fines bretelles. Je trouve cela étrange avec mes chaussures de montagne... Elle m’assure que cela casse le côté grande-dame et me va très bien. J’ai tout de même
ajouté un gilet, je me sentais trop nue.

Enfin, nous avons rejoint la salle. Lucas m’a souri. Je lui plais également, habillée comme cela. Nous avons ri, mangé, bu aussi, chanté, et à minuit, déballé les cadeaux. Une montagne m’attendait. Des patins à glace de la part de mes grands parents maternels. Quelle idée étrange ! Je n’y avais jamais songé, pourquoi pas ? Un livre de cuisine, réalisé par mamie Nette, écrit de sa main et contenant toutes ses recettes secrètes. Il y a des photos de moi, papa petit, ou nous tous, dévorant ses fameux petits plats. Les dix meilleurs CD du siècle selon papa, dont deux Gainsbourg. Je me demande si nous avons les mêmes goûts. A écouter.... Un superbe bracelet en argent de Lucas. Je ne le quitterai plus jamais. Il est top, top, top. Et l’argent, ça fait plus solide, moins futile que l’or. Pour finir, le portrait d’une jeune fille, intitulé “soleil de lune”, peint par maman. Elle ne dessine plus depuis ma naissance, pourtant, il est magnifique. La jeune fille me ressemble un peu, en plus vieille. Je l’ai longuement observé. Toutes les émotions que maman éprouvait en peignant m’ont traversé. J’ai fondu en larme devant tout cet amour. J’ai parcouru l’espace à toute vitesse pour atteindre ses pensées, lui redonner une fille à aimer.
Lucas et Elody m’ont hissé jusqu’à la chambre. Effondrée, j’étais mal mal mal. Très mal même. Je n’avais pas réalisé à quel point maman souffrait. Je vais devoir ramer pour justifier ce long silence, lui faire comprendre qu’une cassure était nécessaire entre nous. Après avoir longuement pleuré, je me suis calmée. Elo s’est éclipsée, je reste seule avec Lucas.

Il m’embrasse, me chuchote sa magie. J’embrasse Lucas, me colle à lui, respire l’odeur de son cou, ose soulever la chemise qui me sépare de sa peau. Je frémis, tremble ; c’est ma première étreinte. Il souffre. Je sais pourquoi, alors, je lève à son oreille les interdits. Il accepte enfin de me découvrir. Ses mains, ses lèvres se font solennelles, apprivoisent patiemment mon corps. Je me retrouve nue entre ses bras sans comprendre où sont passés mes vêtements. Je glisse dans l’abandon. Il cherche en mes yeux l’accord que je lui offre, se dévêtit à son tour. J’hume son corps et le lèche comme un petit animal. Son odeur me rend folle. Son goût chaud et salé me mène loin de moi. L’instinct me colle à son sexe, l’épicentre de son énergie, d’où s’exhalent tous les arômes qui m’enivrent, me bouleversent ; je m’y noie.
Le trouble m’envahit, je redescends sur terre lorsqu’il m’arrache à lui, prend mon visage dans ses mains. C’est le point de non retour. Nos yeux échangent nos âmes. Nos lèvres, en un long baiser, mêlent nos souffles de vie. Il nous sépare à nouveau et m’allonge sur le dos, plonge une fois encore son regard en moi. Impatiente et docile, j’accepte. Son corps recouvre centimètre par centimètre le mien. Lucas prend le contrôle et, en douceur, murmure l’amour à mon oreille. Une force chaude m’inonde le ventre, se propage à l’intérieur ; je ne l’ai pas senti forcer le barrage de ma virginité. Je glisse à nouveau hors de moi.

Les ondes de plaisir voyagent. Une nouvelle naît avant que l’autre ne meurt. Je sombre sous son amour, son désir, nos plaisirs, dans un autre tempo, beaucoup plus lent, lourd et puissant ; plus dense encore que le tempo des arbres. Je chavire dans le rythme universel, la vie à l’état brut, lorsqu’elle n’est pas vécue. Le temps d’avant de naître, le temps d’après la mort, celui qui relie tous les autres, et reste hermétique aux hommes. Son sexe m’ouvre à l’énergie primaire, je suis femme dans les bras de Lucas et... homme dans le ventre d’une inconnue. Tout se mêle, d’autres, moi, je ne sais plus. Les draps anciens sont doux, l’odeur forte et crémeuse de sa peau me soulève le cœur. Mon sexe dur, brûlant s’enfonce en cette femme douce et accueillante, mes reins hurlent de plaisir. Amandine... Mes racines pénètrent profondément la terre, je m’enfouie, je suis arbre.
La puissance de Lucas me ramène. Son sexe me jette une dernière lance. J’implose. Je suis tant, que je ne suis plus.

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