Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
mots en ligne
26 août 2012

Programmation Synaptique


J’ai une envie folle de kiwi. Ca me rend dingue ! Attendre... Attendre... Mon mur végétale décone depuis plus d’une semaine et toujours pas de technicien ! La domo-surveillance n’a rien détecté ; il a fallu que je contacte moi-même le centre de maintenance. Ils ont fini par télécharger des tas de process sensés restaurer ma biosphère domestique. . Tout fonctionne soit-disant à merveille. Bah... t’as qu’à regarder la gueule de mes tomates ou de mes fraises pour comprendre ! Ca m’énerve ! Je ne sais plus que faire.
Les pommes et les bananes tiennent le coup. Les larves aussi. J’avale du smoothie larves-pommes quasi en continu pour éviter l’épuisement nutritionnel. Manquerait plus que mes courbes médicales s’affaissent ! Je dois m’épargner une convocation médicale. Pas question d’abandonner ma santé aux mains des médecins ; on ne sait jamais ce qu’ils manipulent. Tu t’allonges en confiance, tu perds conscience et, pour finir, tu rentres chez toi tout sourire, un brin niaise. Ne pas dire ce genre de chose. Faut que je me calme.
Je vais allez manger un vrai truc frais au resto, ça me remontera les courbes et le moral.

    .............................................................................................
    12/01/2076 Signalement / DomoTech / Agent Orangina Deruy /
    Objet : Suspicion de dérèglement nerveux / Sujet : Hélénoa Démone
    .............................................................................................

Tiens, il fait beau ! C’te bonne blague, mémé, il fait toujours beau maintenant ! J’adore ma grand-mère. Elle est complètement inadaptée mais ses yeux pétillent et ses histoires sont incroyables. J’aurai aimé l’avoir à la maison. Impossible. C’est une loi de santé publique. Les appartement sont unitaires. Sauf pour les vieux, regroupés par niveau de délabrement, et les enfants, par classe d’acquisition. Je vais la voir de temps en temps. Elle me raconte les jours de pluie, les crottes de chiens 1 sur les trottoirs que tu piétinais par inadvertance. Il y avait même un truc avec cela...... Ah oui ! Si tu marchais dans une merde du pied gauche, cela portait bonheur. C’est trop mignon ! Les gens s’arrangeaient de toutes sortes de désagréments inimaginables. Il y avait aussi des choses moins drôles, des maladies terribles. Si tu n’y prêtais garde, tu pouvais manger chaque jour un peu de poison, directement intégré dans la nourriture ordinaire, et mourir d’un pancer. Un truc horrible où, pour te soigner, on te bombardait approximativement (au mm près !) de rayons truc mortels et tu perdais tes cheveux ! Des barbares ! Mais grand-mère m’assure qu’on ne s’ennuyait pas ; on courrait. On devait travailler presque tous les jours, faire des courses 2, du ménage 3, de nombreuses corvées quotidiennes. En contrepartie... on avait le droit de rouspéter 4 !
Moi, je dois me surveiller.

1 / Chiens : animale inutile, qui vivait en parasite dans les sociétés humaines pré-nano. Je n’ai pas compris pourquoi les gens encombraient leur logement d’un être vivant non comestible ?
2 / Courses : tu devais aller chercher toutes les choses indispensables pour vivre dans de grands appartements situés aux abords des villes ???
3 / Ménage : il fallait aussi rendre propres les choses car elles se salissaient. Par exemple l’évacuation fécale se faisait sur un même siège pour plusieurs personnes et il n’y avait aucun système d’épuration naturelle alors, une femme, le plus souvent, était obligée d’enlever elle même avec ses mains les restes d’urine et d’excréments !!! Mémé m’a d’ailleurs dit qu’à l’époque les femmes étaient chargées des plus viles tâches. Tout à fait symptomatique des sociétés archaïques !
4 / Rouspéter : dire qu’on est pas content de façon peu civile.

    .............................................................................................
    12/01/2076 archives internes /
    Sujet : Hélénoa Démone /
    Séquence mémorielle issue de la Phase I
    .............................................................................................

Ce restaurant m’attire. Et plus encore la fragile brune qui semble rêver dans son coin. J’aimerai m’asseoir non loin d’elle.
- Bonjour Monsieur. Puis-je occuper la table rose située près de la fenêtre ?
- Bienvenue Madame. C’est impossible, cet espace est réservé aux lymphatiques. Votre code m’indique que la table blanche vous conviendrait parfaitement.
- Je vous remercie mais je préférerai, dans ce cas, essayer la orange, là, juste à côté de cette femme en blouse musicale.
- Mais votre système digestif fonctionne très bien ! Il ne faut surtout pas le stimuler. Si le blanc ne vous convient pas, je peux vous proposer la table gris clair.
- En fait, ce n’est pas la couleur de la table qui m’intéresse mais la femme assise, là...
- Ah ! Oui, je vois... Vous auriez du choisir un resto-rencontre. Je ne sais si cette cliente est disposée à communiquer. Je m’en enquière. Veuillez patienter je vous prie.
Bouh... ça me saoule ce manque de spontanéité ! J’aurai adoré atterrir dans son champs magnétique sans préambule, l’approcher lentement, engager la conversation en douceur, la séduire, lui voler quelques heures, l’amener subtilement aux échanges sexués sans qu’elle l’ait programmé. Tiens ! Ce qu’il lui dit la fait sourire. Elle me fait signe.

    .............................................................................................
    12/01/2076 Signalement / RESTAURAnt AZuréen /
     Agent Dior Sylvestre / Objet : Remise en cause du code de la restauration publique  / Sujet : Hélénoa Démone
    .............................................................................................

C’est ainsi que j’ai rencontré Sony. La belle et douce Sony. Cet étrange sourire que je qualifiais de niais sur d’autres zombis tire son visage vers l’étrange, la poésie, la profondeur, la tristesse, le pardon. J’en oubliais l’objet de ma sortie (remonter mon taux de vitamines), grignotais sans faim quelques larves séchées, suspendue à sa bouche, hypnotysée par son timbre feutré, d’une définition si précise et mouvante qu’elle semblait chanter en parlant. Je ne l’ai plus quitté. Nous avons sexejoué jusqu’à la fin du jour. Ce moment s’est inscrit comme le plus intense de mes marqueurs émotionnels. Je fais revivre ce souvenir chaque fois que je souhaite éprouver la joie pure. Au fil des nuits, des jours, Sony suçote un à un mes cailloux de cynisme, de colère, d’impatience, incrustés à chaque morceau de mon ancienne chaire. Je fonds sous sa langue. Sa présence me libère d’un fardeau que je n’avais pas conscience de porter. Délestée de mes peurs, je m’ouvre, laisse s’insinuer tendrement délicatesse, légèreté, confiance.
Nous nous retrouvons le plus souvent possible, de préférence chez-elle car ma domo-surveillance bugge de plus en plus. Le mur végétal de la cuisine s’étiole lentement ; les larves pullulent (je les jette en douce dans les désintégrateurs publics) ; l’eau de la douche sent imperceptiblement la moisissure ; les vitres se décalent, s’opacifiant bien avant le coucher du soleil, s’éclaircissant en pleine nuit ; la table de santé ne bippe toujours pas, bien que sous-alimentée depuis des semaines, je me sente très faible.
Mais il y a Sony... J’en néglige tout le reste. D’étranges symptômes me secouent, des pulsations cardiaques baladeuses et puissantes, des oppressions, des bouillonnements exacerbés, des transpirations soudaines. Je n’ai plus faim. En même temps je déborde d’une énergie joyeuse, exubérante, envahissante. Et soudain, je réalise, m’assoie, me sens coupable. Trop tard pour parler. Je suis responsable, non pas des troubles, mais de leur propagation. Je ne fais rien pour remettre en ordre ma domotique et ma santé. Puis, de nouveau, elle ondule devant moi, fait naître la musique, la joie, le plaisir.... Je pressens que remédier à mes désordres physiques et domestiques éloignerait Sony. Inch’Allah, dirait mémé. Aucune idée de ce que cela signifie mais ces sonorités me plaisent.

    .............................................................................................
    19/04/2076 archives internes /
    Sujet : Hélénoa Démone /
    Séquence mémorielle issue de la Phase ll
    .............................................................................................

Je suis convoquée pour une mission de trois semaines au CTP. D’ordinaire, j’aime m’y rendre, me décrasser le cerveau, me sentir utile. C’est comme un sprint intellectuel. Passée la journée de mise à jour des connaissances, un peu fastidieuse, prendre place dans une équipe spécialement recrutée pour le job est magique. Hommes et femmes, inutiles séparés, assemblés se transcendent. Une relation intime se crée entre chaque membre. Et, même si l’objectif n’est que professionnel, il n’y a pas que les neurones qui se joignent. Une chaîne humaine se crée, s’y mêlent des émotions, des satiments pour citer mémé. Je dois avouer que, parfois, en fin de mission, j’aimerai revoir mes partenaires...
Cette fois, je n’ai même pas envie de les connaître !
Sony, Sony, Sony, Sony... Mon cerveau bugge. J’m’en tape !
Mémé parle d’amour... Un satiment ancien qui consistait à sexejouer avec un même partenaire toute une vie (si, si, il parait que c’était possible !) mais pas seulement... Tu vivais dans le même appartement que ton mari 5 et tu gardais chez toi les enfants qui arrivaient ! Les marants 6 devaient alors les éduquer ! C’était si compliqué à gérer que cela à mal fini. Les marants se faisaient la guerre dans les appartements, les enfants faisaient ce qu’ils voulaient, devenaient des «rois» (j’vois pas comment ???) et le tout a fait basculer le monde. Enfin, d’autres trucs y ont contribué aussi ! La povreté, la pré-quarité, et la pollution (ne me demandez-pas ce que sont toutes ces choses, je n’en sais pas plus !) Heureusement, chaque citoyen est désormais à sa place.
Seulement, ma place glisse irrémédiablement vers Sony. Et je ne vois pas comment y insérer une mission travail de trois semaines ?

5 / Mari : personne avec qui tu partages un seul appartement avec, en plus, les enfants qui sont venus.
6 / Marants : les deux personnes (un homme et une femme obligatoirement) chargées d’éduquer les enfants dans leur appartement et qui n’étaient même pas formés pour cela.

    .............................................................................................
    22/04/2076 archives internes /
    Sujet : Hélénoa Démone /
    Séquence mémorielle issue de la Phase ll
    .............................................................................................

J’ai cafouillé grave (dixit mémé, toujours) durant ce temps de travail. La mission a frôlé l’échec. Je ne parvenais pas à entrer en symbiose professionnelle. J’appréhende le déclassement. Je refuse d’être rétrogradée à un échelon inférieur, de me retrouver dans une nurserie ou un centre de traitement des données. Je veux seulement Sony. J’ai peur. Je me suis faite remarquer. Une enquête va être ouverte. Si, on découvre mon appartement dans un état délabré, mon capital santé amoindri, je risque des sanctions pour détérioration de bien semi-privé. Sans parler de ma connexion litigieuse avec Sony... Je ne sais plus que faire. Je n’ai qu’une seule idée, une seule réponse, quelque soit la question : Sony. C’est effrayant à la fin cette omniprésence dans ma tête ! Tout serait si simple si je pouvais l’arracher de mon cerveau. Je tourne en rond. Je ne peux plus rester ici. Je dois quitter cet antre qui pue la dégénérescence. J’étouffe. Sortir. Sortir. Tiens ! Un nouveau concept dans ma tête ! Sortir. Soleil. Sortir. Soleil. Sortir. Sony. Cela n’aura pas duré longtemps. Soit ! Sony. Sony. Sony. J’y vais.

    .............................................................................................        

17/05/2076 Rapport / Centre du travail partagé / Ordinateur ATi 72 AppleSung / Objet : Compétences
    professionnelles déficientes  / Sujet : Hélénoa Démone
    .............................................................................................

Elle était là, m’attendant comme avant, souriant gentiment malgré ma démence. Elle m’a prise dans ses bras ; j’étais enfin chez moi. Nous avons sexejoué avidement, puis elle m’a lavé de ses baisers. Je crois avoir pleuré. J’ai peur d’avoir attrapé l’amour, une maladie ancienne. Une tourmente, la joie dans la douleur, le manque, l’incomplétude qui cherche en l’autre la plénitude. Elle souriait, cela suffisait à me remplir. Cette idée d’un sourire niais indispensable à ma survie me désespérait... me comblait.
Nous sommes restées chez elle plusieurs jours, collées l’une à l’autre pour tenter d’effacer nos trois semaines de séparation.
Jusqu’à ce que son mur végétal ne puisse plus fournir une alimentation pour deux.

Il n’y avait pas d’issu.

J’ai parlé de mémé. Comme nombre de citoyens, elle ne connaît ni ses ancêtres, ni ses descendants, et ne comprenait pas pourquoi je souhaitais lui présenter une vieille dame. J’ai insisté. Trop besoin de rompre la gravitation infernale.

Sur le banc, nous sommes trois. Je respire, comprends que l’amour est divers, variable, paisible parfois. Mémé fait naître sur mes lèvres de doux sourires, une sensation de symbiose non professionnelle, intime, réglée sur mon fonctionnement personnel. Sans elle, je me sentirai aussi démunie que si on me changeait de logement, toute froide, à reconstruire, sans repère, sans cocon. Elle est comme un chemin dont je sais où il va, un endroit fait de bonnes choses que l’on déguste ensemble. Il faut dire que je l’ai rencontré dès ma sortie définitive du centre d’éducation. Je marchais, tête basse, effrayée, anxieuse à l’idée de ne pas retrouver l’appartement qu’on m’avait alloué. Mémé m’a suivi, abordé, apprivoisé. Elle reste mystérieuse sur la façon dont elle m’a repéré mais ne tarît pas sur son envie de renouer les liens famiyos.

Pour Sony, c’est différend, ce n’est pas famiyo, ce n’est pas serein. Cela explose constamment, donne envie de courir, parler fort, la toucher, toujours, pleurer lorsqu’elle s’absente. C’est épuisant, intense, indispensable. Je ne me sens plus entière. Je ne suis plus comme avant.
Mémé est formelle : nous sommes amoureuses.
Sony sourit, elle ne comprend pas de quoi nous parlons. Moi je sais, c’est proscrit.

    .............................................................................................        

21/05/2076 archives internes /
    Sujet : Hélénoa Démone /
    Séquence mémorielle issue de la Phase ll
    .............................................................................................

Nous sommes rentrées sous le soleil perpétuel, nous tenant par la main. Le diagnostic établi, j’étais rassurée bien qu’aucun remède ne soit envisageable. Mon état n’avait rien d’anormal, il était très fréquent dans les sociétés pré-nano. Je pouvais me laisser glisser sans crainte dans ce nouveau satiment. Mémé m’assurait que mon comportement ne manquerait pas de se stabiliser d’ici quelques temps.

Passant près de la place vocale, nous avons entendu l’amorce d’un chant collectif et l’avons rejoint. Sony a déployé sa robe musicale. Le vent s’ai joué d’elle. Chacun à offert à la chorale sa couleur harmonique personnelle. L’ensemble était particulièrement réussi, un vrai bonheur. Puis nous avons regagné l’appartement de Sony.
Deux agents nous y attendaient.

Sous surveillance depuis le début, nous n’étions qu’en sursit. Conduites ensemble au centre du Comportement, nous sommes à présent séparées. Sony souriait toujours, sa robe chantonnait tout bas. C’est la dernière image que je garde, son grand sourire niais qui me chatouille le bas ventre, sa mélodie qui s’éloigne en murmure. Allongée sur une table médicale, j’attends mon sort sans aucune possibilité de l’influer. Cette table est bien plus sophistiquée que celle de mon appartement. J’imagine qu’on va reprogrammer mes liaisons synaptiques, fermer le chemin de l’amour, renforcer celui de la soumission sociale, gage d’un bonheur régulier. J’y gagnerai ce fameux sourire niais. Aimerai-je toujours ma douce Sony ?J’espère que mémé me retrouvera et saura faire naître une seconde fois l’étincelle des satiments. Je ne puis plus rien. Je sens qu’un sommeil sans fond m’aspire.

Au même endroit, entravée. J’émerge, laborieuse, nauséeuse. Une main blanche et fraîche me libère, m’aide à me lever, me conduit le long de couloirs lumineux. La porte tout au fond se rapproche au grès de mes pas floconneux. Je présume que c’est là que nous allons, là que mon destin se scelle. Elle ouvre sur une vaste salle ombrageuse, la main s’efface, me lâche, me pousse, je pénètre seule, avance vers une arène entourée de silhouettes mouvantes, de visages flous et sombres. Je m’assois.
Le battement qui part de mes tempes, raisonne dans tout mon corps, puis s’estompe, graduellement, se tait. Je bois une gorgée d’eau. Une autre. Ma langue gonfle, comble les crevasses sèches qui la paralysaient. Ma vue se stabilise, je discerne à présent une dizaine de personnes. Neutralité bienveillante. Ils attendent que mon esprit se clarifie, restaure ses données, dompte les manifestations physiologiques troublées. Je cherche dans la brillance de la table le sourire niais qui doit orner ma face de zombi. Il n’y est pas. Une petite mine inquiète me regarde. Le sourire qui éclot lentement est franc, intelligent ? Putain ! C’est moi, ! Comme avant ! Je ne comprends plus.


    ..............................................................................................
    22/05/2076 archives internes /
    Sujet : Hélénoa Démone -
    Séquence mémorielle : transition phase ll à lll
    .............................................................................................

A présent, je sais. Ils ont expliqué autant de fois que nécessaire et répondu à toutes mes questions. Enfin... je crois.
Je suis le premier cobaye du projet «réintroduction du satiment amoureux».
Mémé était chargé d’établir un lien familiale 7 afin de m’éveiller à la notion d’affection 8. Ils m’ont ensuite laissé évoluer librement. Enfin... je crois.
Je suis tombée sur Sony. L’amour avait poussé en moi, arrosé par mémé. Le sourire de Sony l’a fait germer. Pourquoi elle, pourquoi moi. Il semblerait que la question soit éternelle et sans réponse.
Une certitude pourtant : sans le plus pur des satiments, une société se meurt. C’est mot à mot ce qu’ils ont dit. Enfin... je crois.
Demain, je retrouve Sony. Pour la phase lll : vie Kommune !!!
Nous sommes libres de nous aimer. Enfin... je crois.

7 / Lien familiale : satiments qui unissent les marants et les enfants, et parfois d’autres gens en plus dont je ne comprends pas très bien encore les connexions.
8 / Affection : un peu comme un satiment qui fait que tu veux revoir la personne.


    .............................................................................................        

22/05/2076 Rapport / Centre du comportement /
    Equipe analytique sous la direction de Géant-Casino Tardieu         

Objet : Conclusions Phase ll  / Sujet : Hélénoa Démone
    .............................................................................................
    Pour rappel, l’exacerbation émotionnelle induite par l’introduction des affects positifs dans l’éducation du sujet avait lors de la phase I développé des comportements agressifs vraisemblablement soutenus par une faculté de jugement augmentée. Cela s’accompagnait toutefois d’une meilleure gestion des capacités intellectuelles.  
    Il apparaît qu’en phase ll, lorsque le sujet trouve l’objet de son amour, il perd son agressivité et son acuité intellectuelle, met en place un comportement associal, réduit son champ d’actions au seul bénéficiaire de son attachement. Il traverse alors des pics émotionnels intenses, ses décisions s’avèrent irrationnelles, voir nuisibles pour lui-même ou la collectivité. Si l’expérience devait être reconduite sur d’autres sujets, il conviendrait alors d’intégrer ces variables, voir d’isoler les sujets concernés. Nous nous prononçons pour la poursuite de l’expérience car l’histoire enseigne qu’avec la vie commune les sujets amoureux se stabilisent. C’est lors de cette phase qu’ils sont en mesure de développer les caractéristiques attendues. Nous procéderons aux analyses de la phase lll avant d’émettre un avis sur la capacité du sentiment amoureux à enrayer l’affaiblissement intellectuel et fonctionnel de la race humaine. La surveillance du Sujet Hélénoa Démone doit être maintenue en code rouge.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité